« Prenons garde, par dogmatisme ou ignorance des réalités économiques, de porter atteinte à la compétitivité de nos entreprises. »
Après la parenthèse enchantée des Jeux olympiques qui ont livré au monde l’image d’une France créative, performante, investie et gagnante, grâce, notamment, au rôle de premier plan joué par le secteur privé, d’autres réalités sont venues nous rappeler que l’on ne peut indéfiniment vivre au-dessus de ses moyens.
Le niveau d’endettement et de déficit de la France a considérablement réduit nos marges de manœuvre et nos possibilités de mener les grandes politiques d’investissement dont notre pays a pourtant besoin pour maintenir sa compétitivité et son attractivité.
L’élaboration du budget a jeté une lumière crue sur l’étendue des efforts à mener pour commencer à redresser la situation, une impérieuse nécessité que le MEDEF ne cesse de souligner régulièrement, en proposant des pistes réalistes d’économies qui peuvent être mises en œuvre rapidement. Car la mobilisation nationale doit commencer par celle d’un État prenant toutes ses responsabilités, en baissant enfin drastiquement le niveau de la dépense publique.
Il ne sert à rien de vouloir colmater les brèches à grand coup d’impositions nouvelles, si l’on ne s’attaque pas aux causes profondes du déficit. Mais cette réduction des dépenses ne doit pas se faire à l’aveugle : elle nécessite une vraie stratégie pour inscrire notre pays dans la compétition internationale. Prenons garde, par dogmatisme ou ignorance des réalités économiques, de porter atteinte à la compétitivité de nos entreprises, au moment même où la compétition commerciale entre les États s’intensifie. Les situations critiques de certaines de nos filières, notamment en raison de choix politiques inappropriés, doivent inciter nos gouvernants et élus à mieux considérer l’impact de leurs décisions.
Plus de 5 000 nouvelles pages de règlements en 5 ans, sont ainsi venues s’ajouter aux 400 000 normes déjà en vigueur ! Une frénésie de réglementation qui fait le jeu de nos concurrents et coûte à la collectivité 70 Mds € par an (3 % de notre PIB) comme l’a récemment rappelé Patrick Martin. Quant à la baisse des allègements de cotisations pour les entreprises, elle constitue une lourde menace pour l’emploi et la performance économique, au moment où les défaillances d’entreprises se multiplient.
En lançant le Front économique, qui rassemble économistes, think tanks et chefs d’entreprise, le MEDEF entend pleinement peser dans le débat public, en apportant un éclairage fondé sur les réalités vécues par les entreprises, et en livrant des propositions concrètes et pragmatiques. Soyons plus que jamais, dans nos entreprises, dans les instances où nous siégeons ou dans nos prises de paroles, les porteurs de cette voix de bon sens. Il en va de l’intérêt général, de celui de nos entreprises et de leurs salariés, qui sont les seuls créateurs de richesses.
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