Les femmes ont toute leur place dans le secteur du Bâtiment
La journée internationale des droits des femmes, qui a lieu ce 8 mars, est une occasion pour moi de rappeler que les femmes ont toute leur place dans le secteur du Bâtiment.
Le bâtiment, longtemps considéré comme un bastion masculin, connaît une féminisation progressive mais significative. Les femmes y occupent désormais une variété de postes, des métiers manuels traditionnels aux fonctions de direction et d’ingénierie.
L’intégration des femmes dans les métiers du Bâtiment représente un sujet crucial pour la Fédération française du bâtiment (FFB).
Selon une étude récente menée sur le sujet, la majorité des entreprises du BTP ont une perception positive de la mixité : 53 % d’entre elles considèrent que c’est un enjeu important.
Les femmes sont présentes dans tous les corps de métiers du bâtiment : maçonnerie, charpente, électricité, plomberie, peinture, etc. Elles sont également de plus en plus nombreuses à exercer des fonctions de conductrices de travaux, cheffes de chantier, architectes, ingénieures et dirigeantes d’entreprise.
L’étude évoque notamment le fait que l’influence de la famille et des proches compte pour beaucoup dans les choix d’orientation.
Des initiatives sont mises en place pour encourager les jeunes femmes à s’orienter vers les métiers du bâtiment, notamment à travers des actions de sensibilisation dans les établissements scolaires.
Selon les données de 2021 de l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications du BTP (OPMQ), 20 % des apprentis du BTP en Ile-de-France sont des femmes, ce chiffre est encourageant pour la féminisation dans les années à venir.
Des réseaux professionnels et des associations se mobilisent pour accompagner les femmes du bâtiment, leur offrir un soutien et favoriser leur intégration dans le secteur.
Mais si le taux de féminisation augmente, des efforts restent encore à faire. Selon le cabinet de chasseurs de tête Headhunting Factory, qui a réalisé une étude sur ses missions, menées de 2021 à 2023, la féminisation est encore embryonnaire. Plus spécifiquement, le métier de conducteur de travaux, l’un des plus pénuriques et opérationnels du secteur, pointait seulement 5 % de féminisation.
Les freins ? Il y en a, on retiendra surtout l’image de pénibilité de ces métiers mais qui est en décalage avec la réalité. Celle-ci perdure du fait de stéréotypes et de la méconnaissance générale des professions du secteur, souvent perçues comme pénibles, incompatibles avec une vie familiale (horaires, distance domicile / chantiers) et risquées. Elles offrent pourtant de réelles opportunités de carrière et de satisfaction professionnelle. Les avancées technologiques et mécaniques ont par ailleurs permis la mécanisation des tâches les plus physiques. C’est pourquoi le secteur doit impérativement continuer ses efforts de communication.
Il y a aussi le phénomène d’autocensure des femmes, peu enclines à intégrer des environnements marqués par la prédominance des hommes et où les modèles féminins sont rares.
Lors mes échanges avec des jeunes femmes en apprentissage, c’est toujours pour moi une satisfaction de constater que les métiers du bâtiment leur ouvrent des perspectives nouvelles, elles se voient désormais dans des modèles, dans des domaines qu’elles n’osaient peut-être pas envisager auparavant. C’est une source d’inspiration et une preuve qu’il n’y a pas de barrières pour celles qui souhaitent travailler dans ce secteur.
Et c’est aussi une fierté de se dire que toutes les actions que nous menons ne sont pas vaines.
Bigraphie :
Titulaire d’une maîtrise en droit privé obtenue à la faculté d’Aix-Marseille, Chantal Samouilhan a poursuivi son cursus pendant deux ans à l’Institut d’études judiciaires.
Elle intègre la FFB région Île-de-France (78-91-95) en 1986 en tant que juriste, avant d’y occuper successivement plusieurs fonctions : directrice juridique et fiscale, secrétaire générale, puis déléguée générale, poste qu’elle occupe actuellement.
Cette aventure humaine et professionnelle l’a profondément marquée, tant par les rencontres qu’elle a faites que par les défis relevés, dans un secteur en perpétuelle évolution.