Christine Roux, la passion jusqu’au bout !
Volubile et rayonnante, Christine Roux accueille ses visiteurs par un franc sourire. Dans ses yeux se lit toute la passion qui anime cette femme depuis près de quarante ans, celle d’entreprendre, de faire « bouger les choses », comme elle aime à le dire.
Elle anime au côté de son époux, British Import, qui s’est imposé comme la référence du très beau mobilier anglais des XVIIIe et XIXe siècles, perpétuant en cela une longue tradition familiale de conservateurs de musées, de décorateurs et d’architectes. Une filiation génétique qui se poursuit aujourd’hui avec ses filles Véronique et Aurore, spécialistes du luminaire et des objets de curiosité, sous la signature « Scène Antique ».
Du Village Suisse au Louvre des antiquaires, de l’Ile de la Jatte à sa galerie actuelle du 54 rue de l’Université, à deux pas du célèbre « Carré des antiquaires », c’est toute une vie consacrée à l’amour des beaux meubles et au respect du travail d’artisans dépositaires de savoir-faire ancestraux, que Christine Roux a su mener sans jamais se détourner des vraies valeurs qui font la beauté et la richesse de ce métier : l’amour des objets, l’excellence du service et le conseil au client. Une recherche de la perfection qui apparaît de plus en plus atypique à l’ère de la société numérique ou l’immédiateté prime trop souvent sur la réflexion.
Prendre le temps d’écouter pour mieux comprendre les désirs et besoins des clients. Les accompagner sur les chemins de la découverte. Christine Roux sait mieux que quiconque révéler le goût des choses. Sa galerie est un havre de sérénité, comme hors du temps, où elle reçoit « au coin du feu » clients et amis avec la même chaleur communicative. Un repère pour tous les amoureux d’objets sélectionnés avec soin par la maîtresse des lieux.
Le patrimoine inestimable d’un univers d’artisans qui tendent à disparaître sous le poids des charges et l’absence de relève. « Nos bronziers, nos doreurs, nos marqueteurs, disparaissent car peu de choses sont faites pour inciter nos jeunes à s’investir dans ces métiers d’art à l’apprentissage difficile ». D’autant que le marché français apparaît bien anémique.
Aujourd’hui bien plus qu’auparavant, il faut intensifier son regard vers l’international. « Nous devons attirer de nouvelles clientèles en étant notamment attentifs aux nouveaux modes de communication et en envisageant des regroupements entre partenaires animés par la même éthique de gestion, pour bénéficier d’une mutualisation des moyens ».
En chef d’entreprise, Christine Roux analyse avec lucidité les contraintes et les enjeux d’un secteur en crise. « Dans ce métier, il faut être tout à la fois, un bon acheteur, un bon vendeur, un bon gestionnaire, faire preuve de créativité et savoir instaurer un véritable suivi du client ». Des prestations qui assurent la notoriété de cette maison à travers le monde.
De son expérience dans la grande hôtellerie, où elle a côtoyé de nombreux dirigeants ou de ses rencontres avec de grands chefs d’entreprise dont elle a décoré les bureaux et maisons, elle a gardé leur goût de la méthode, « une clé de la réussite » et la certitude que rien n’est acquis. Tout est en constante évolution, quel que soit le domaine d’activité, aussi faut-il être en veille permanente pour précéder le mouvement.
Elle a ainsi remis au goût du jour, à la faveur d’une exposition remarquable, l’univers de Madeleine Castaing, en faisant son entrée dans le monde de la réédition. « Une ouverture de croissance pour une galerie comme la nôtre, à condition de proposer des pièces de très grande qualité qui s’inscrivent dans l’histoire de notre maison ». Elle s’est alliée pour cela à des maisons de renom (Codimat et les Tissus Edmond Petit) et des artisans d’exception. « Il s’agit pour nous de proposer bien plus qu’un produit, un art de vivre. Un style de décoration revisité par les décorateurs actuels et de plus en plus recherché par la clientèle internationale ».
« Persévérer toujours, ne jamais se décourager » lui enseignait son père. Elle a fait sienne cette devise et continue à développer des projets, malgré les vicissitudes du présent.
