En créant une filière mobilité aérienne urbaine, la région Île-de-France, la RATP et le groupe ADP souhaitent accélérer le développement des transports urbains volants, promis selon eux à un bel avenir. Les premiers essais viennent de commencer sur l’aérodrome de Pontoise.
Ce ne sont pas moins de 150 candidats de 25 pays, qui ont répondu à l’appel à manifestation d’intérêt lancé à l’automne dernier et articulé autour du véhicule, de l’infrastructure, des opérations, de l’intégration dans l’espace aérien et de l’acceptabilité par les riverains. Un succès qui témoigne de l’intérêt des industriels pour le développement d’une telle filière, souligne Edward Arkwright, Directeur général exécutif du groupe ADP. « S’il y a autant d’intérêt autour du VTOL (véhicule à décollage et atterrissage verticaux) ce n’est pas uniquement parce que ça fait rêver. C’est aussi parce qu’il y a des qualités intrinsèques au projet, mais également une forte concurrence internationale pour pouvoir être une des zones du monde dans laquelle cette filière se structurera ».
30 entreprises sélectionnées
Pour relever les défis posés par cette nouvelle forme de mobilité en matière de définition des usages, d’acceptabilité, de technologies et d’industrialisation, les initiateurs du projet n’ont retenu qu’une trentaine de lauréats aguerris, comme Airbus, dans la catégorie véhicule, Helipass pour les opérations ou Thales pour l’intégration dans l’espace aérien. Des acteurs qui sont appelés à partager leurs expertises, à identifier les synergies et déployer des tests sur la zone dédiée de l’aérodrome de Pontoise. « En collaboration avec la DGAC et avec le soutien de l’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne (AESA) et d’Eurocontrol, les opérations de stationnement, de décollage et d’atterrissage sont testées en environnement aéronautique réel », précise Edward Arkwright. Ces lauréats rejoignent le constructeur allemand Volocopter, qui sera le premier acteur industriel à tester son véhicule VoloCity. Entièrement électrique, il est équipé de 18 moteurs et neuf batteries, peut transporter deux personnes et voler à 110 km/h, à une altitude de 400 à 500 mètres, avec une autonomie de 35 km. UNE OFFRE COMMERCIALE DÈS 2030 L’objectif de la Région, de la RATP et d’ADP est de pouvoir proposer une offre commerciale en 2030, avec un jalon important en 2024, celui de démonstrations à l’occasion des JOP de Paris.
Une offre commerciale dès 2030
« Nous prévoyons que l’Île-de-France devienne l’un des plus gros marchés en Europe pour la mobilité aérienne urbaine», indique Franck Margain, président de Choose Paris Region. Un marché estimé à 8 Mds € pour l’Europe. «L’autre enjeu, sera de trouver le bon tarif pour répondre à des besoins de parcourir rapidement des distances de 30 km, comme par exemple entre l’aéroport et le centre de Paris ou entre pôle d’affaires de la région ou encore de transporter des urgences sanitaires, des colis précieux », ajoute Marie-Claire Dupuis, Directrice stratégie, innovation et développement du groupe RATP.
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