Le défi climatique ne pourra pas être relevé sans les entreprises !
Début décembre, les regards du monde entier seront tournés vers Paris et l’Île-de-France. Et pour cause : la COP 21 constitue le rendez-vous qui ne peut et ne doit être manqué, tant les enjeux sont grands.
Mais pour que cette conférence soit une réussite, plusieurs conditions doivent être réunies. L’une d’entre elles, et non la moindre, est la place donnée aux entreprises : celles-ci doivent être au coeur de la réflexion. Le défi du changement climatique est un défi sans précédent qui a déjà commencé à bouleverser le comportement de tous les acteurs économiques.
Les entreprises l’anticipent déjà, c’est le cas en Île-de-France. Source de production, elles sont aussi source d’innovation, axe indispensable de réponse à ce challenge. Qui mieux que les entreprises sont à-même d’innover ? Et sur ce sujet, notre région doit rester en tête de proue. Les entreprises franciliennes représentent plus de 25% dela R&D française (12,4 milliards d’euros l’an passé) avec près de 100 000 chercheurs. On pense en premier lieu à de grands groupes, mais il existe aussi de très nombreuses Start-ups ou PME innovantes, telles que Lucibel. Lancée en 2008, cette société basée à Rueil-Malmaison fabrique des ampoules qui répondent aux meilleurs standards en termesde consommation énergétique, de qualité d’éclairage et detemps d’allumage. Couronnée en 2014 du prix ”Talents de l’Innovation 2014 – Ile-de-France” par l’INPI, elle emploie aujourd’hui plus de 180 salariés. Un exemple parmi d’autres, mais significatif des solutions apportées par des entreprises franciliennes.
Car la lutte contre le changement climatique est certes un enjeu majeur auquel fait face notre humanité, mais elle doit aussi être considérée comme une opportunité fantastique de développer de nouveaux projets et de gagner en compétitivité afin de créer croissance et emploi.
Sur ce dernier point, nous devons tous être particulièrement vigilants. Le fait que l’organisation de la COP 21 ne bénéficie pas de façon prioritaire aux personnes habitant le territoire est un mauvais signal envoyé par les organisateurs. Sur les 60 prestataires de l’événement, combien sont d’Île-de-France ? Selon un reportage de France 2, seuls 4 seraient de Seine-Saint-Denis, département qui accueille pourtant le sommet… Plus stupéfiant encore : alors que le taux de chômage atteint des records dans notre région, près de 250 travailleurs détachés sont venus exceptionnellement d’Europe de l’Est pour travailler à bas coût sur le chantier.
Les organisateurs ont-ils à un moment pensé à l’empreinte carbone globale de l’événement ? Des centaines de travailleurs ont ainsi effectué plusieurs milliers de kilomètres pour un sommet sur l’écologie, alors que les emplois auraient pu être créés sur place… Quelle hypocrisie ! De même, les circuits courts d’approvisionnement ne sont pas pris en compte, alors que ce sujet est au cœur de l’effort quotidien qui doit être fait.
La lutte contre le changement climatique doit être un levier de développement de l’emploi local et de valorisation de nos territoires.Il est temps de passer aux actes et la COP 21 doit être la première pierre de l’édifice.
Alors, Etats et société civile, relevons ensemble ce défi !
