Au-delà de sa vocation économique, quelle justification et quelle finalité pour une entreprise en pleine mutation, appelée à se recomposer dans une société aux aspirations nouvelles?
La question est d’actualité et agite experts et politiques qui avancent leurs propositions pour « contextualiser » l’entreprise afin de lui permettre de mieux répondre aux enjeux actuels et futurs.
Au-delà des effets de manches, les entreprises n’ont pas attendu qu’un projet de loi les éclaire pour connaître quelle est leur raison d’être, et l’examen de leurs réalités est très révélateur du rôle moteur qu’elles jouent au sein de notre société.
Une entreprise c’est avant tout une aventure humaine, source de valeur qui associe toutes ses composantes pour sa réussite, et qui par la création de richesses et d’emplois qui font tourner l’économie, concourt au bien-être des populations et au développement harmonieux de nos sociétés.
L’entreprise s’impose ainsi comme un lieu de socialisation, où les individus se voient reconnus et prennent leur place dans la société, où ils ont des droits, mais aussi des devoirs. À la fois inclusive et participative, elle démontre sa capacité à intégrer les individus dans un collectif, à se montrer performante et créatrice de valeur en donnant du sens à ceux qui s’y impliquent, pour leur proposer un cadre qui leur permet de se projeter dans un avenir.
Loin d’être l’univers sclérosé que certains décrivent, elle est aussi un laboratoire d’idées où s’inventent de nouvelles pratiques, en écho aux nouveaux usages.
Souvent en avance sur la société civile, elle propose à ses collaborateurs des avancées sociales et sociétales qui démontrent sa capacité d’écoute et d’adaptation aux mouvements du monde.
Elle est l’une des premières à avoir affirmé que la diversité est une chance pour notre pays, proposant des mesures pour faire éclater le plafond de verre qui limite bon nombre de personnes dans leur évolution professionnelle : femmes, personnes handicapées, minorités visibles… De la même façon, depuis des décennies, elle œuvre au rapprochement des écoliers et étudiants avec le monde de l’entreprise, et ce partout dans les territoires.
Elle se montre particulièrement innovante en matière de méthodes de travail, initiant le travail collaboratif, la responsabilisation et l’autonomie des équipes de travail, le télétravail ou les coach managers.
Le bien-être au travail est devenu ces dernières années l’une de ses préoccupations premières et l’on voit fleurir les « Chief Happiness Officer » qui veillent à la qualité de vie des collaborateurs et s’attachent à créer un univers propice à l’épanouissement professionnel.
Autant d’initiatives qui démontrent combien l’entreprise est devenue un rouage essentiel à l’épanouissement de chacun, bien loin de l’image de machine à profit broyeuse d’hommes que certains s’appliquent obstinément à lui accoler.
ÉRIC BERGER
PRÉSIDENT DU MEDEF ÎLE-DE-FRANCE