FANNY PICARD

FANNY PICARD

FANNY-PICARDFanny Picard est fondatrice et Présidente d’Alter Equity, société de gestion engagée pour une économie à la fois rentable et responsable. Alter Equity gère des investissements au service non seulement des actionnaires mais également des salariés, de l’environnement et des autres parties prenantes de l’entreprise, dans une démarche de Développement Durable.

Fanny Picard a préalablement notamment été Managing Director et Membre du Comité Exécutif de Wendel, ainsi que Directeur du Développement du groupe Danone pour l’Europe de l’Ouest et l’Amérique du Nord. Elle a commencé sa vie professionnelle, au sein du département fusions & acquisitions de la banque d’affaires Rothschild & Cie.

Fanny Picard est membre de plusieurs Conseils d’administration, comités stratégiques et comités d’orientation d’entreprises, y compris ceux des sociétés Salvepar, GL Events, TK Blue, Green & Biz, ECO GTB et Bo.Ho Green, du Comité d’orientation du fonds Social Business de BNP Paribas et des fondations Siel Bleu et Mozaïk RH.

Fanny Picard est diplômée de l’ESSEC et de la SFAF, titulaire d’une maîtrise de droit des affaires, ainsi qu’ancienne auditrice du Collège des Hautes Etudes de l’Environnement et du Développement Durable.

Fanny Picard a reçu le Prix 2015 « Espoir de la Femme économique d’Influence en France » et été nominée « Espoir du Leadership » en considération de l’innovation sociale portée par Alter Equity.

Tribune : Entreprendre pour l’intérêt général 

Particulièrement sensible à l’intérêt général,je m’y suis historiquementengagée sur la question de la promotion de la diversité, que celle-ci concerne les femmes ou les personnes issues de l’immigration.

J’ai notamment été active au sein de l’association Mozaïk RH, qui organise l’accès à l’emploi des jeunes des quartiers. J’y ai contribué à trouver des stages pour des candidats, puis ai accompagné cette structure sur ses enjeux stratégiques et commerciaux, en présidant son Comité stratégique. J’ai contribué à inspirer le programme « Passerelles », accompagnant des jeunes filles issues de la diversité dans leur recherche de stage en entreprise. Je menais ces engagements en parallèle d’une vie professionnelle dans l’investissement en capital.

Puis j’ai souhaité concilier vie professionnelle et engagements personnels. J’ai eu l’idée de créer un fonds d’investissement finançant des projets portés par des femmes et/ou des personnes issues de la diversité, ayant constaté lors de ma précédente vie professionnelle leur faible représentationchez les dirigeants d’entreprise.

Promouvoir la diversité a ainsi été à la base de mavolonté de créer un fonds d’investissement contribuant à l’intérêt général. En approfondissant cette idée initiale, des contradictions ont émergé,entre le fait de soutenir des entreprises dirigées par des femmes ou des personnes issues de la diversité et de contribuer à l’intérêt général. Par exemple : une entreprise créée et dirigée par une femme, de pizzas livrées en scooter par des jeunes des quartiers mal payés et risquant l’accident à chaque instant, contribue-t-elle globalement à l’intérêt général ?

Ma démarche a été profondément marquée par ma rencontre avec un des plus grands spécialistes des sujets environnementaux en France, qui m’a informée des conséquences du dérèglement climatique et de l’épuisement des ressources, à un moment où ces sujets n’étaient pas encore compris des entreprises et du grand public. J’ai alors été convaincue que pour aider l’homme au XXIè siècle, il fautcontribuer à mieux respecter l’environnement.

Voici le cheminement qui m’a conduità créer alter equity3P, dont la vocation est de soutenir des activités et comportements fondamentalement respectueux de l’intérêt à long-terme de la nature et des êtres humains. Pour qu’alter equity3P investisse dans une société, celle-ci doit réunir deux conditions cumulatives.

La première est liée à son activité, qui doit avoir une utilité sociale et/ou environnementale. En d’autres termes son activité doit avoir un impact positif sur l’homme et/ou sur l’environnement. Nous avons par exemple investi dans Bo.Ho Green, société de maquillage naturel et biologique, dont les produits sont vendus à petits prix. La formulation naturelle de ces produits réduit l’exposition des femmes à des substances potentiellement toxiques – les perturbateurs endocriniens- et préserve ainsi la santé des femmes qui les utilisent.Nous avons également investi dans OpenAirlines, société ayant développé un logiciel d’aide à l’éco-pilotage des avions de ligne permettant d’économiser jusqu’à 5% de la consommation de kérosène par vol, réduisant ainsi l’empreinte environnementale du transport aérien.

Avoir une activité à impact positif n’est pas une condition suffisante pour contribuer à l’intérêt général, c’est pourquoi nous nous intéressons aussi aux pratiques de gestion des entreprises dans lesquelles nous investissons. Nous demandons aux dirigeants de s’engager dans une démarche de progrès vers plus de responsabilitédans leurs pratiques de gestion. Concrètement, nous leur demandons de choisir 5 à 10 critères extra-financiers parmi une liste que nous avons établie, qui en comprend plus de 70. Ensuite, pendant que nous sommes actionnaires de la participation, nous faisons un point régulier sur les progrès réalisés par l’entreprise.

Si mon engagement initial pour promouvoir la diversité et notamment la place de la femme dans l’entreprise n’est plus aujourd’hui la finalité d’alter equity3P, je suis heureuse de remarquer que de nombreux dirigeants choisissent parmi ces critères extra-financiers des objectifs liés à la promotion de la diversité.

En outre,et en accord avec cette intention initiale de diversité, deux entreprises sur cinq du portefeuille alter equity3P soit 40%,sont dirigées par des femmes, soit plus de deux fois la moyenne nationale !

Fanny PICARD,

Fondatrice et Présidente d’Alter Equity

www.alter-equity.com