À l’heure des plans de relance eu Europe suite à la période de crise sanitaire, les pays d’Europe centrale et orientale (PECO), peuvent devenir des partenaires préférentiels de la France vu d’une part, les affaires et les relations commerciales déjà existantes – la France étant parmi les premiers partenaires étrangers – et d’autre part, l’expertise des entreprises françaises dans les secteurs et projets identifiés comme prioritaires : la santé, la transition écologique, le transport, l’innovation.
Par exemple, la Bulgarie devance les autres pays d’Europe centrale et orientale dans les métaux pour la fabrication, la Slovaquie dans la production de machines, et la Pologne en matière de construction. Ces dernières années, le commerce extérieur et l’inclusion des PECO, dans les chaines d’approvisionnement avaient augmenté en raison des atouts indéniables, comme le faible coût de la main d’œuvre instruite, une proximité géographique, un climat d’affaire stable, une amélioration de la productivité par recours à l’automatisation et à la robotisation. « Les 12 pays du PECO sont tous des cibles intéressantes pour permettre à de nombreuses TPE-PME françaises de se déployer hors de nos frontières. Ce sont des pays dont la plupart ont encore peu de liens économiques avec les entrepreneurs français en termes d’export/import, et, de plus, au-delà de leurs propres besoins intérieurs, ils sont aussi tous aptes à être une plateforme de développement vers l’Asie pour des exportateurs français. Ils sont donc à prendre en compte aussi bien par des exportateurs/importateurs confirmés que par des neo-exportateurs en recherche de pays où, pour de nombreux produits et services, la concurrence mondiale n’est pas encore exacerbée », déclare Michel Jonqueres, Président de la Commission Internationale du MEDEF Île-de-France, Président de World Union of Small and Medium Entreprises (WUSME) France.
En effet, le risque des arrêts de fabrication en Chine à cause de la Covid-19 ont mis en péril l’offre de biens intermédiaires et représente aujourd’hui une opportunité pour receler les collaborations avec la région PECO, mieux positionnée dans les chaines de valeur mondiales tout en rendant résilientes les « chaînes de montage » pour les entreprises d’Europe occidentale. Les économistes français et européens du Réseau de Recherche en Innovation (RRI) s’accordant sur le besoin des stratégies de collaboration, sortent en 2021 « L’Encyclopédie de l’Innovation » qui regroupe les meilleurs nouveaux outils et stratégies d’innovation collaborative pour guider ces évolutions d’intégration des approches collaboratives au cœur des plans de relance en Europe.
« Lorsqu’il s’agit de procéder à des ajustements majeurs dans la façon dont les êtres humains se comportent les uns envers les autres et envers leur environnement partagé, historiquement, je pense que nous avons échoué plus souvent en étant trop tôt qu’en étant trop tard. Je pense que le monde est maintenant prêt à changer de direction », a précisé l’expert international en branding de pays, Simon Anholt, conseiller de plus de 56 pays qui encourage dans son livre récent « The good country equation » à intensifier les coopérations comme solution face aux incertitudes.
Selon le World Economic Forum, les scores reçus concernant la capacité d’innovation confirment que la région PECO a évolué d’un territoire des « chaînes de montage » vers plus d’activités de recherche et développement. En effet, quand le monde entier se confinait, un programme européen sans précédent IoT Tribe Space Endeavour, créé par le franco-roumain Florin Paun et la britanico-espagnole Tania Suarez, mettait en action à partir de Paris (pôle SAFE), Madrid (IoT Tribe) et Bucarest (Cluj IT Cluster, Center for Earth Observation Politechnica Bucarest) une dynamique d’accélération pour les start-up européennes sélectionnées et accélérées grâce à l’outil français « DRLTRL » (ONERA, Paun, 2010), l’échelle de maturité des besoins de collaboration et d’innovations augmentant la sérendipité et les collaborations européennes des acteurs IoT et de l’Espace. Des entrepreneurs de succès des PECO, comme Florin Talpes, fondateur du leader européen en cybersécurité Softwin, ont apporté leur support aux réseaux des start-up, en tant qu’acteurs importants pour les futures collaborations dans les domaines comme la cybersécurité vu la localisation de l’Agence Européenne de Cybersécurité à Bucarest.
Les plans de relance des PECO s’appuient principalement sur les objectifs d’innovation et leur coopération dans ce domaine avec la France semble indispensable. Les analystes considèrent que la France pourrait miser aussi sur son capital confiance grâce à des personnalités françaises qui pilotent les évolutions actuelles en Europe, comme le Commissaire européen Thierry Bretton ou la Présidente de la BCE Christine Lagarde, mais aussi Jean-David Malo, Directeur de EIC (European Innovation Council). Cet organisme propose l’un des plus innovants et des plus courageux mécanisme de financement de l’Innovation car les principes classiques de financement européen (retour géographique, consensus et précaution) sont devancés par le principe de l’excellence. Son caractère innovant réside aussi dans sa capacité de financement mixte (blended finance) proposant ainsi à des PME européennes à la fois des subventions et une prise de participation dans leur capital. Aussi, pour la première fois l’Europe entre au capital des innovateurs les plus prometteurs, et les PECO sont de plus en plus présents pour en bénéficier, augmentant les opportunités de collaboration avec les entreprises françaises.
Par Ingrid VAILEANU,
INTERVIEW FRANCOPHONE
En collaboration avec l’Association de la Presse Étrangère (APE)
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