Avec l’explosion du e-commerce (92,6 milliards de chiffre d’affaires en 2018), la filière logistique acquiert une dimension stratégique pour l’attractivité et la compétitivité de la région.
À elle seule, l’Île-de-France concentre 16 % des surfaces de plus de 5 000 m² en France, selon l’Atlas des entrepôts et aires logistiques publié par le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, s’imposant comme la première plateforme logistique du pays. Avec plus de 120 établissements et plateformes (EPL) de plus de 5 000 m², l’aire la plus dense se situe au nord de Paris, et s’étend sur un arc d’une vingtaine de kilomètres entre Gennevilliers et Tremblay-en-France, le long des autoroutes reliant les régions Nord et de l’Est ainsi que le port de Paris. La deuxième se localise au niveau de l’intersection des autoroutes A4 et A86, au sud-est de Paris, avec une quarantaine d’EPL de plus de 5 000 m², devant le Min de Rungis qui en compte une trentaine.
L’innovation au service du traitement des commandes
Transporteurs, logisticiens, poids lourds de la vente en ligne ou enseignes de la grande distribution, à l’heure du e-commerce triomphant pas simple pour les professionnels de la logistique de suivre le rythme. Le seul moyen de rester compétitif est d’améliorer la qualité du service, avec pour leitmotiv : livrer plus vite et moins cher. Des pure players, ces entreprises qui ne vendent que sur Internet, aux distributeurs convertis au e-commerce en passant par les acteurs historiques comme l’Américain UPS ou l’Allemand DHL, nombreux sont ceux à s’appuyer sur l’innovation pour optimiser le traitement des commandes et leur coût logistique. La start-up Wing propose aux entreprises des solutions d’emballage et d’expédition des produits. Fretlink promet de simplifier les expéditions en limitant les intermédiaires, et Scallog accélère la préparation des commandes grâce à ses robots qui limitent les déplacements des opérateurs dans les entrepôts. Durant les dernières fêtes de Noël, La Poste à expérimenté The Box, le premier emballage connecté, intelligent et durable, mis au point par Living Packets, une start-up nantaise qui révolutionne la livraison de colis. Le moyen d’expédier des marchandises sans générer le moindre déchet. Face à une révolution des comportements du consom’acteur, la logistique du futur doit en effet intégrer de nouveaux défis comme la protection de l’environnement et la gestion de l’énergie. Un enjeu de taille pour les professionnels du secteur alors qu’actuellement 90 % des marchandises transitant chaque année en Île-de-France, passent par la route.
« Le seul moyen de rester compétitif est d’améliorer la qualité du service : livrer plus vite et moins cher »
Concilier performance économique et excellence environnementale
C’est tout l’objectif de la nouvelle stratégie pour le fret et la logistique, développée par l’exécutif régional, en faveur d’une « logistique maîtrisée, performante et innovante ». L’objectif est double : concentrer les efforts sur le mode fluvial plus adapté à l’Île-de-France et améliorer le mode routier, notamment son empreinte environnementale (31 % des émissions d’oxyde d’azote du transport routier) puisque, selon le ministère des Transports, il concentrera 80 % du marché du transport de marchandises jusqu’en 2050.
Tenant compte de la difficulté croissante du mode ferroviaire à répondre aux besoins des acteurs économiques dans la région, cette stratégie s’articule autour de 4 axes :
- un aménagement ciblé des infrastructures (développement du mode fluvial, amélioration de la desserte des zones logistiques, soutien à l’innovation) ;
- moderniser les flottes de véhicules (promouvoir les véhicules propres, poursuivre le déploiement d’un réseau de stations de gaz pour véhicules (GNV et bioGNV), soutien à l’innovation pour les véhicules utilitaires et les poids-lourds) ;
- accompagner les entreprises et les territoires vers une logistique en Île-de-France plus vertueuse (soutenir l’émergence des solutions innovantes pour anticiper la logistique du futur, repenser la logistique urbaine en collaboration avec les professionnels et les territoires) ;
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animer les territoires et coordonner les actions (favoriser la création d’outils numériques pour les collectivités et les transporteurs dans le cadre du projet « Smart Région Initiative », accompagner les communes en matière de réglementation).
De son côté, Transport et Logistique de France (TLF), la plus importante organisation professionnelle du secteur, a mis en œuvre un ambitieux programme d’Engagements Volontaires pour l’Environnement – Transport et Logistique (EVE), qui vise à accompagner grâce à un suivi personnalisé, l’ensemble des entreprises dans la réduction de l’impact énergétique et environnemental de leurs activités. La profession s’organise pour faire face aux enjeux de la logistique du futur et a lancé, le 8 janvier dernier, France Logistique, présidée par Anne-Marie Idrac, pour renforcer la compétitivité de la filière.
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