L’apprentissage s’avère rentable

Article paru dans #MagCAPIDF, décembre 2021

Insertion professionnelle facilitée, salaires plus élevés, création de valeur, une étude du cabinet Asterès pointe les bienfaits de l’investissement public dans les formations en apprentissage, notamment dans le cadre d’études supérieures.

Le MEDEF ne cesse de vanter depuis des années les bienfaits de l’apprentissage et de la formation en alternance. Une nouvelle étude réalisée par le cabinet Asterès, pour le compte de Galileo Global Education, l’un des leaders mondiaux de l’éducation privée supérieure, avec 54 écoles réparties sur 89 campus dans 13 pays, en démontre une nouvelle fois le bien fondé.

Une forte valeur ajoutée

En se basant sur les données du gouvernement et de l’Insee, le cabinet Asterès estime que sur 4 ans, les promotions de 2020 à 2023 généreront 425 000 emplois supplémentaires face à des parcours classiques et 11 milliards d’euros supplémentaires pour l’État. Une valeur ajoutée de 41 milliards en quatre ans. « Pour chaque euro investi dans l’apprentissage plutôt que dans la formation initiale et dans les aides aux jeunes n’ayant pas trouvé d’emploi, la valeur ajoutée augmente de 17 % et les recettes publiques de 30 % », précise l’étude.

D’après le cabinet Asterès, un apprenti rapporte directement entre 2 000 et 5 000 euros de plus à la collectivité qu’un jeune entrant sur le marché du travail sans apprentissage, après une formation initiale. Cela tient à un taux d’insertion et de salaires plus élevés à la sortie des études. Des chiffres qui démontrent, s’il en était encore besoin, la nécessité de continuer à engager des dépenses publiques pour l’apprentissage même si pour autant « on ne peut pas extrapoler et considérer qu’il faudrait mettre tous les étudiants en apprentissage », prévient Pierre Bentata, économiste chez Asterès.

Un bond de 40 % sur un an

Les résultats de cette étude devraient renforcer l’engouement déjà constaté ces derniers mois pour l’apprentissage. Le ministère du Travail a dénombré 353 000 contrats signés dans le secteur privé en 2019 et 495 000 en 2020, soit une hausse de 40 % en un an. En 2020, les trois quarts des contrats signés ont concerné des jeunes ayant au moins le niveau du bac. Selon le ministère de l’Enseignement supérieur, l’apprentissage dans le cadre d’une formation post-bac a concerné 203 800 jeunes durant l’année scolaire 2019-2020, soit 7,5 % des étudiants. La tendance devrait s’accentuer en 2021, avec les aides prévues par le plan « 1 jeune, 1 solution » qui ont été reconduites pour six mois.

Instaurer un droit universel à l’emploi-formation pour les jeunes ?

« L’apprentissage c’est une pilule anti-chômage », insiste Marc-François Mignot-Mahon, Président de Galileo à l’origine de l’étude. Ces résultats édifiants l’incitent à interpeller pouvoirs publics et candidats à l’élection présidentielle. « Créons un droit universel emploi-formation pour les 17-25 ans. Nous avons une opportunité historique de faire de l’apprentissage une solution majeure pour aider les jeunes à se professionnaliser et à financer leurs études ». Le moyen, selon lui, de relancer l’ascenseur social.

 

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