« Il n’y a aucune carrière qu’une femme ne puisse entreprendre et réussir dans l’industrie hôtelière »
Quel dilemme pour répondre à la question de savoir quelle place je donne à la femme dans l’entreprise, et qu’est-ce que je mets en place au sein du Plaza Athénée, pour parvenir à la parité. Etre une femme me permet d’être d’autant plus libre dans ma réponse.
Il me semble que le débat a été très salutaire, et qu’il l’est encore. Néanmoins, il ne doit pas être poussé à l’extrême. Au ridicule de ‘devoir’ préférer une femme à un homme, à qualités égales, s’ajouterait le risque que cela ne devienne de la discrimination masculine. Aux Directeurs de Départements qui recrutent pour le bon fonctionnement de leur service, la consigne d’embaucher plus de femmes que d’hommes, deviendrait une contrainte sans aucun sens véritable. Il est primordial que ‘le meilleur, ou la meilleure’ corresponde le mieux au profil défini, sur les bases des compétences à avoir ou de la fonction à remplir.
L’hôtellerie a ce statut privilégié car la nature de l’activité est propice à l’épanouissement des personnalités qu’elles soient d’un sexe ou de l’autre. Parfois encore plutôt dominée par les hommes, néanmoins, les femmes y font souvent la différence, et ce, quel que soit le métier ou la profession qu’elles y exercent. A qualifications égales, dans un domaine où l’instant, l’urgence, la qualité, l’instinct et la diplomatie sont souvent requis, plus l’harmonie des sens et la réactivité sont là – et on les trouve beaucoup chez les femmes – plus le client est content.
Les hommes qui disposent de ces attributs excellent tout autant. Le flair artistique a sa place, et femmes ou hommes dotés de celui-ci, se distinguent rapidement car à même d’apporter une dimension créative. ‘Le Client au centre de tout’ s’impose aujourd’hui comme une évidence ; après une mode de gestion où celui-ci avait été un peu négligé au profit de la rationalisation, de l’optimisation, voire d’une certaine banalisation à tout prix, il retrouve sa place, et les femmes, comme les hommes, dont les atouts tels la sensibilité, la prévenance et la réflexion font la différence, peuvent réellement s’imposer.
Il n’y a donc aucune carrière qu’une femme ne puisse entreprendre et réussir dans l’industrie hôtelière, et encore moins, dans les fonctions au sein de celle-ci – dites de support : comme le marketing, la finance, les ressources humaines et l’administration, où elles prédominent parfois, déjà.
Je ne parlerais donc pas de parité, mais de vraie complémentarité. Surtout en cuisine, en salle, chez les concierges ou à la sécurité. Chez ces derniers, nous encourageons peut-être plus particulièrement les femmes (à aptitudes égales) à s’engager, pour rééquilibrer un ratio qui leur est encore défavorable.
Au Plaza Athénée nous comptons 41% de Femmes ; un pourcentage élevé, qui l’est depuis longtemps. Je crois que nos valeurs d’entreprise y sont pour beaucoup.
Ce qui serait impardonnable, serait que la raison en soit le salaire – inégal – ce qui n’est pas le cas.
L’égalité des salaires reste la bataille à mener partout où elle n’existerait pas.
La parité doit-elle faire loi coûte que coûte, ou devons-nous travailler à ce que les dispositifs – légaux, entre autres, et en interne dans nos sociétés – soient en place afin qu’aucune discrimination de minorité ne soit possible ?
Le genre, la race, l’âge, le handicap – dans la mesure où cela est faisable – ne doivent plus être des facteurs de non-embauche.
Biographie :
Laurence Bloch, Directrice de l’Hôtel Plaza Athénée
Diplômée de l’Ecole Hôtelière Maxim’s à Paris, Laurence Bloch est aujourd’hui à la tête de l’un des plus beaux et plus prestigieux palace parisien : l’Hôtel Plaza Athénée.
Son attirance pour les métiers de l’hôtellerie dès son plus jeune âge et son goût pour le raffinement et l’exceptionnel, l’on conduit à mettre ses compétences au service d’hôtels de renom, tel que le Prince de Galles, le Park Avenue ou encore l’Hôtel du Parc.
A la fois curieuse et ambitieuse, Laurence Bloch a souhaité découvrir un à un les différents corps de métiers, qui, liés les uns aux autres, font le succès d’un nom. C’est ainsi, qu’elle fut réceptionniste, gouvernante, responsable des achats, responsable du personnel, cost controler ou encore directeur adjoint. Avant de prendre les rennes de L’Hôtel Plaza Athénée, Laurence Bloch en fut la Directrice de l’Hébergement.
C’est par la diversité de ses expériences professionnelles mais également son approche unique du luxe et du service, que Laurence Bloch peut transmettre aujourd’hui aux 550 employés du 25 avenue Montaigne le désir de suivre un parcours d’exception, au sein d’un lieu d’exception.
En 2001, à l’arrivée de François Delahaye, elle rejoint la nouvelle équipe de l’Hôtel Plaza Athénée et participe activement à la relance du palace en tant que Directeur de l’Hébergement. A ce titre, elle s’occupe notamment de la décoration des chambres avec 2 décoratrices, et de tous les projets d’investissements attenants.
Nommée en 2003 Directeur Adjoint, elle est promue Directeur de l’hôtel en octobre 2004. En 2009, elle suit les cours de « General Manager » à Cornell, puis se voit décorée l’année suivante de l’ordre du mérite. Forte de toutes ses expériences, elle poursuit avec passion sa mission et accompagne les festivités du centenaire de l’hôtel en 2013, tout en menant avec brio les projets de fermeture et réouverture de l’hôtel entre 2012 et 2014, portée par la volonté de repositionner l’Hôtel Plaza Athénée comme l’adresse de la Haute Couture.