Pas d’économies drastiques, de lignes coupées ou de gares supprimées, le scénario catastrophe tant redouté a été évité. Après des mois d’incertitudes et de spéculations en tout genre, c’est un ouf de soulagement que les différents acteurs du dossier ont poussé en apprenant la confi rmation de la réalisation du réseau du Grand Paris Express dans son intégralité. Après le rapport de la Cour des comptes épinglant notamment « des dérapages successifs par rapport au coût d’objectif », évalués aujourd’hui à 38,5 Mds €, et un calendrier « irréaliste », le gouvernement a réaffi rmé, après une phase de concertation avec les élus, le caractère indispensable du projet pour un développement équilibré de la région.
Des ressources fiscales confortées
Le fi nancement du projet est aussi au cœur de la réfl exion menée par le gouvernement. Le sénateur LR Gilles Carrez a été chargé de proposer des pistes permettant une augmentation des ressources affectées à la Société du Grand Paris (SGP), y compris ses besoins d’emplois. La SGP dispose actuellement d’un budget annuel de 550 M€, assuré principalement par les entreprises via des taxes sur les bureaux et emploie 200 personnes. Gilles Carrez a déjà estimé qu’en faisant grimper ces ressources à 700 M €, le modèle économique de la SGP serait sauvé. Il a également évoqué l’augmentation de la taxe de séjour, afi n de profi ter de la manne des millions de touristes qui chaque année bénéfi cie des transports parisiens. De leur côté, les élus communistes d’Ile-de-France, ont proposé d’embaucher 300 salariés supplémentaires à la SGP.
Un nouveau calendrier de travaux
Le prolongement de la ligne 14 au Nord jusqu’à SaintDenis Pleyel et au Sud jusqu’à Orly et le tronc commun des lignes 16 et 17 entre Pleyel et Le Bourget RER ayant été acté en l’état, avec en ligne de mire les Jeux Olympiques de 2024, une nouvelle phase de concertation avec les élus franciliens a permis d’établir un nouveau calendrier réaliste de réalisation pour les autres tronçons. Deux groupes de travail ont planché, avec Elisabeth Borne, la SGP, le préfet d’Ile-de-France, la région et les départements. L’un pour caler le nouveau planning, l’autre pour trouver des solutions de transport alternatives aux territoires qui attendront leur métro plus longtemps que prévu. Sur la base de ces échanges, le gouvernement a présenté au conseil de surveillance de la SGP le nouveau phasage de réalisation du réseau.