« Reconnaître la contribution des femmes aux métiers du recrutement et du travail temporaire » par Isabelle Eynaud-Chevalier

Déléguée générale de Prism’emploi

Isabelle Eynaud-ChevalierReconnaître la contribution des femmes aux métiers du recrutement et du travail temporaire

Le rôle des entreprises de travail temporaire dans l’économie française est central. Elles permettent de répondre aux besoins des entreprises en matière de compétences, en particulier en cas d’accroissement de la demande, tout en offrant une multitude de perspectives professionnelles aux salariés intérimaires. Il est méconnu que, derrière ces dynamiques économiques, se cache un engagement souvent discret mais très important : celui des femmes qui œuvrent au quotidien dans ces métiers.

Une profession « dominée » par les femmes

Sur près de 30 000 salariés des entreprises de travail temporaire, 79 % sont des femmes.  Elles occupent toutes les fonctions, allant de la gestion de la relation client à la recherche de talents, en passant par le management et la formation.

Souvent à l’avant-garde de la transformation du marché du travail, elles développent des réseaux de partenaires dans les bassins d’emploi à la recherche de candidats. En effet, le secteur du travail temporaire travaille en étroite collaboration pour le retour à l’emploi de personnes qui en sont parfois très éloignées, comme les jeunes décrocheurs, accompagnés par les missions locales, ou les bénéficiaires du RSA, ou encore les seniors. Pour ces profils, une mission d’intérim peut permettre la reprise d’une trajectoire professionnelle.

De plus, la flexibilité qu’offre l’intérim répond également à des situations où, pour raison de santé ou de charge familiale, un emploi sur longue période et à plein temps n’est pas envisageable.

C’est grâce à la qualité d’écoute et de dialogue que les salariées des agences d’emploi entretiennent avec les personnes en recherche d’emploi, que s’écrivent de belles histoires d’insertion professionnelle … donc de vie !

Un engagement en faveur d’un marché de l’emploi plus inclusif

Dans un monde où l’égalité salariale et l’équilibre des genres restent des enjeux de société essentiels, nos métiers participent activement à la réduction des inégalités notamment grâce à des dispositifs de recrutement qui favorisent une approche par les compétences, dénuée de préjugés. La règle de l’égalité de traitement, qui consiste à attribuer le même salaire au salarié intérimaire qu’au salarié de l’entreprise d’accueil pour le même poste, pose également un cadre juridique qui réduit les inégalités.

Les femmes, moteurs de la transformation du secteur

Les femmes dans nos métiers ont grandement contribué à la digitalisation du secteur. La réduction des tâches administratives leur a permis de se consacrer au cœur du métier : le suivi individuel des parcours professionnels des salariés intérimaires.

Avec l’arrivée des outils utilisant des systèmes d’intelligence artificielle, la profession s’est engagée à respecter 10 principes fondamentaux pour une utilisation responsable et éthique de ces nouveaux outils. Notre conviction profonde est que l’intelligence artificielle, dans le domaine des ressources humaines, peut et doit contribuer à accroître la diversité, l’équité et l’inclusion. Prism’emploi s’inscrit ainsi dans les recommandations de la World Employment Confederation.

Comme bien d’autres, notre secteur doit poursuivre son travail pour favoriser l’égalité des chances, notamment en matière de représentation des femmes dans les postes à responsabilité. Le Conseil d’administration de Prism’emploi a accueilli deux nouvelles administratrices, à la tête de leurs propres entreprises, en 2024. Faire entendre la voix des femmes est aussi une question de gouvernance. À ce titre, je constate avec plaisir que notre fédération professionnelle mondiale, la WEC, est présidée depuis de nombreuses années par plusieurs femmes successives. Nul doute sur le fait que cette présence féminine importante permettra au métier de rester centré sur sa vocation : l’humain au cœur et… aux commandes !

Biographie :

Ancienne élève de Sciences-Po Paris, du Celsa (Paris Sorbonne) et de l’ENA (1989-1991), Isabelle Eynaud-Chevalier a rejoint Prism’emploi en qualité de déléguée générale en mai 2018.

Elle était auparavant directrice générale adjointe du cabinet de conseil en ressources humaines LHH-Altedia, en charge de la stratégie et de l’innovation sociale (2013 à 2018).

Isabelle Eynaud-Chevalier avait auparavant accompli la première partie de sa carrière au sein de l’administration française, où elle a occupé diverses fonctions dans les domaines de l’emploi, de la formation professionnelle et de la gestion des ressources humaines au sein des services du Premier ministre, du ministère du Travail (1991-1996, 2007-2013) et du ministère de la Culture.

Au sein du ministère du Travail, elle a notamment été sous-directrice des mutations économiques à la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) de 2004 à 2007. De 2007 à 2013, elle a été déléguée générale adjointe en charge du service des politiques d’emploi et de formation professionnelle.