Restopolitan : la carte qui vous invite au restaurant

CRÉÉE EN 2006, RESTOPOLITAN EST L’UNE DES PLATEFORMES MAJEURES DE RÉSERVATION DE TABLES EN LIGNE. POURTANT 5 ANS APRÈS SA CRÉATION L’ENTREPRISE A BIEN FAILLI DISPARAÎTRE. UN CHANGEMENT RADICAL DE STRATÉGIE OPÉRÉ PAR SA FONDATRICE STÉPHANIE PÉLAPRAT A CHANGÉ LA DONNE. RETOUR SUR UNE AVENTURE À REBONDISSEMENTS.

C’est au sortir de son école de commerce que Stéphanie Pélaprat décide, plutôt que de courir après un job qui ne lui conviendra pas forcément, de créer sa propre entreprise. L’idée lui vient lors d’un séjour à New-York où elle découvre un service de réservation en ligne de table dans les restaurants.  “À l’époque en France on pouvait déjà réserver beaucoup de choses sur Internet, mais pas un restaurant. Un secteur d’activité que j’affectionne tout particulièrement car mes grands-parents étaient restaurateurs à Verrone, et un sujet que je maîtrisais. Donc je me suis dit qu’il y avait sûrement quelque chose à faire en ce domaine”.

“La clé du succès de l’entreprise ? Un concept simple : un repas acheté, un repas offert

DES DÉBUTS TONITRUANTS

De retour en France, en s’associant avec des informaticiens, elle met au point, sur le modèle d’Open Table, un logiciel de réservation installé chez le restaurateur : un cahier de réservation électronique couplé à un site internet, pour que les gens puissent réserver en temps réel. L’accueil est enthousiaste. De grandes tables comme le George V, la chaine Relais & Châteaux ou le groupe Elior lui font confiance.

“Chaque mois, on arrivait à signer une grande table. On avait aussi très bonne presse. On a eu la chance d’avoir de superbes articles, une belle couverture médiatique. On avait une bonne réputation. Les 5 premières années beaucoup d’indicateurs étaient au vert”, rappelle Stéphanie Pélaprat. Les investisseurs aussi semblent de plus en plus séduits. En 2010, Restopolitan opère une levée de fonds de 1 million d’euros avec la crème des business-angels : Niel-Simoncini-Granjon, ainsi que Jean-David Blanc, respectivement fondateurs de Free, Meetic, Vente-privée, et AlloCiné. Et pourtant derrière cette façade idyllique, l’argent a du mal à rentrer et le concept patine. “Quand ça ne décolle pas, en tant qu’entrepreneur, on le sait et on le sent. Notre popularité déconnectée des résultats sur le marché menaçait la boite de fermer…”.

CHANGEMENT RADICAL DE STRATÉGIE

Un constat s’impose rapidement. Pour redresser la barre, il faut rendre l’offre plus lisible, plus palpable, par la simplification du produit et des objectifs. Toute l’équipe s’est impliquée pour repositionner Restopolitan. “Pendant 6 semaines, on n’a quasiment pas dormi, il fallait que le produit sorte au bout de ce planning”.

L’idée d’une carte proposant un an de restaurant à un seul prix, autour d’un concept simple : un couvert acheté, un couvert offert, s’est vite imposée car plus simple à vendre. D’un point de vue comptable, l’équation était aussi très simple : comment faire entrer 4000 euros de chiffre d’affaires par jour ? En ouvrant le concept aux entreprises selon deux axes : le marketing gastronomique autour d’une dotation qui est le fameux repas offert et en accompagnant aussi les entreprises pour réduire les notes de frais de restaurant, et fidéliser les collaborateurs. Une nouvelle direction qui a rapidement permis de restaurer les comptes. “Les clients ont très vite accroché. En 3 mois nous avions pratiquement fait le chiffre d’affaires de l’année précédente”.

UNE OUVERTURE SUR LEUROPE

Depuis, l’entreprise surfe sur la vague du succès. La force de Stéphanie Pélaprat et de son équipe, est de faire en sorte que l’invitation au restaurant soit un levier pour les marques en faisant du parrainage. Yves Rocher, par exemple, propose un repas offert pour tout achat supérieur à 20 euros. Parmi ces partenaires, on compte SFR, Total, ou encore Danone. La carte proposée aux amateurs de bonnes tables est amortie en 3 ou 4 utilisations. “Nous avons autant d’hommes que de femmes, autant de seniors que de jeunes, sur plus de 300 000 utilisateurs”. Du côté des restaurateurs, il faut faire davantage de pédagogie en leur expliquant qu’inviter les gens à leur table fera découvrir leur cuisine et leur apportera une nouvelle clientèle. Autre argument de poids : Restopolitan est le seul à ne pas leur prendre de commissions. Au final, le panier moyen s’élève à 40 euros. Aujourd’hui l’entreprise a des visées internationales en s’ouvrant à l’Espagne, au Luxembourg et bientôt à l’Est de l’Europe, pour proposer une sélection de 2500 restaurants.

www.restopolitan.com