Se défaire des carcans et transmettre, encore et encore !
Lorsque l’on m’a proposé de participer à cette tribune, j’ai refusé, arguant que je n’y avais pas ma place. Première constatation, les femmes ont souvent du mal à se mettre en avant et doutent plus que les hommes en leurs capacités. Les études le démontrent (encore).
Vous n’êtes pas seule !
Ne prêtant habituellement pas attention à cette journée du 8 mars, j’en ai cherché l’origine qui s’est révélée multiple selon les pays et leur histoire. Pour plus d’une trentaine d’entre eux, c’est un jour férié. Férié ou pas, cette journée devrait être le point culminant entre les jours d’avant et les jours d’après, les défis, le bilan, une cartographie mondiale de la place de la femme, de ses droits, de son ancrage, de son équilibre ; une journée au long cours qui ne se réduit pas qu’à une campagne de communication. Garder le cap des droits acquis, surveiller les écueils et les récifs en s’appuyant, si cela est possible, sur la génération qui arrive, et celle d’après, encore et encore, transmettre par la lecture, l’éducation que l’on donne à nos enfants, nos comportements, se défaire de carcans hérités de nos aînés qui n’avaient pas tous lu Beauvoir, Groult, Gouges, Ernaux et tant d’autres.
Et puis, et puis…il y a ceux sur qui l’on peut compter. La journée internationale des droits des femmes n’est pas réservée aux femmes mais c’est sur les hommes, aussi, qu’il nous faut s’appuyer, à eux d’accompagner, de poursuivre la transformation de la société, des sociétés aussi bien dans le cadre familial, économique, politique que religieux.
Reprenant l’historique du droit des femmes en France, l’évolution est positive. Cependant, lorsque je regarde les dates majeures des lois qui ont façonné les rapports homme – femme, je m’étonne. Ah ! cela ne fait pas très longtemps ! j’ai un petit temps de réflexion par rapport à l’image que je me fais de la société dans laquelle je vis. Qu’en sera-t-il pour d’autres pays, qui au-delà du droit des femmes ont déjà des difficultés à accorder des droits tout court ?
Espérons que cette journée nous engage à réfléchir au-delà de nos acquis.
« Il suffira d’une crise politique, économique et religieuse pour que les droits des femmes, nos droits, soient remis en question. Votre vie durant, vous devrez demeurer vigilante. » Simone de Beauvoir
Biographie :
Diplômée d’une licence en Histoire de l’Art et Gemmologue, Stéphanie Trifaud occupe le poste de responsable de ventes aux enchères chez PIASA pendant 16 ans, spécialisée en bijoux, céramique et manuscrits. Elle exerce ensuite différentes fonctions : experte après les cambriolages auprès des assurances, chargée de communication pour le Syndicat National des Notaires, chargée de mission pour le Syndicat des Experts en objets d’art, ainsi que chasseur de têtes. Depuis 9 ans, elle occupe le poste de secrétaire régionale pour FEDEREC Région Parisienne (Fédération des entreprises du Recyclage). Elle coordonne également l’action territoriale au niveau national.
