L’association TIGcRE fêtera ses six ans d’existence en 2020. La structure mise sur le rapprochement bien compris entre jeunes et seniors pour entreprendre en tandem.
Entretien avec sa fondatrice Christine Damiguet.
Quel bilan tirez-vous de ces cinq ans d’activité ?
Le projet a beaucoup évolué car la société a changé. Au début, nous voulions apporter une réponse au problème du chômage, qui touche principalement les jeunes et les seniors. Nous sommes partis du postulat qu’il peut y avoir un partage de compétences « gagnant-gagnant » entre un jeune et un senior qui décident de s’associer pour créer une entreprise. Mais la question du chômage est aujourd’hui étroitement liée à celle de la retraite. D’un côté, une partie des seniors souhaite continuer à exercer une activité rémunératrice après l’âge légal de départ. De l’autre, beaucoup de jeunes pensent qu’ils ne bénéficieront pas de ce système. Nous voulons montrer qu’il existe des solutions pour une meilleure cohésion sociale.
Justement, quel intérêt pour les seniors et les jeunes de créer ensemble une entreprise ?
Les seniors ont un potentiel énergétique, ils ont des connaissances et expérience à exploiter. Les jeunes ont généralement pour eux l’agilité, notamment avec le numérique, et une attitude positive face au changement. Il s’agit d’arriver à les faire se rencontrer et s’apprécier. Avec de la méthode, cela se passe très bien. À TIGcRE, nous organisons tous les deux mois des événements, les « Apéritigcres », au cours desquels nous demandons aux participants de se présenter non par leur âge mais comme « porteur de projet » ou « porteur de compétences ». Ce n’est pas l’âge qui définit un bon associé, ce sont des compétences et personnalités complémentaires. Nous proposons aussi une plateforme de mise en relation, le « TIGcRE-Lab », et un accompagnement sous forme de coaching.
Quels sont vos objectifs pour l’année à venir ?
Nous souhaitons changer d’échelle. Notre modèle économique repose d’une part sur des subventions, d’autre part sur la vente de prestations d’accompagnement pour trouver le bon associé. L’Union européenne nous soutient avec le programme « Erasmus+ » pour développer le concept du co-entrepreneuriat intergénérationnel. La pertinence du projet est donc actée mais notre champ d’action reste limité à l’Île-de-France. Pour aller plus loin, nous avons besoin de partenaires institutionnels qui prennent le relai dans toute la France.
Paru dans #MagCAPIDF